Sanra Le Petit surdoué
…

Sanra les avait gravées là, à l’ endroit où flâne son regard avant qu'il
ne s’endorme, emporté par le silence de la
nuit.
Il voulait les repenser, les méditer, prier même pour que ces morceaux d’espoir deviennent des morceaux de vie, des moments inoubliables qui feront son
bonheur.
La prochaine date, son bac. Il devait le réussir. Il avait autant prié que bossé pour cet échéance. Il le devait à ses parents, surtout à sa mère qui offrirait
sa vie pour le voir devenir un grand homme. Son voisin de classe, Kodjo, lui
répétait tout le temps : « qu’as-tu à bosser ainsi avec
acharnement? Tout te réussit naturellement, l’aurais-tu oublié ? ».
Mais le bac, c’était le bac.
Cet examen si ingrat, le réussir serait la porte ouverte à tous ses rêves ...
Mais soudain Sanra devint triste.
Que ferait-il après? Jusqu'où pouvait l’emmener les maigres ressources de sa famille ?
Ingénieur des ponts et chaussées, il ignorait
exactement en quoi consistait ce métier, ce titre, mais
il savait sans nulle doute que c’était une noble carrière,
qu'il ferait beaucoup pour son pays, il
serait respecté, et il sortirait sa famille de la
misère.
Il serait accompli, comme disait sa mère, un grand homme dont la société et tout le village seraient fiers, et
cet homme serait son fils, son petit Sanra.
Oui, il le lui devait. Pour sa mère Sanra ferait tout. Mais tout comportait-il
aussi renoncer à certains de ses rêves, comme se lier à
Marise ?
Marise, sa mère l’appréciait pour sa bonne éducation, sa
politesse, mais elle ne souhaitait point
la voir comme compagne pour son fils. « Ce n'est pas une femme pour toi, elle te mélangera l’esprit. Ecoute mon fils, fais attention et
pense à ton avenir. Ton père et moi notre
devoir est de te trouver l’argent nécessaire pour te pousser aussi loin que
nous le pourrons dans la vie, mais ce n’est pas pour finir dans les bras d’une fille trop moderne qui va t’étouffer ; tu dois devenir un grand homme ».
Elle ne pensait qu’à cela, quitte à ce que son fils soit célibataire. En fait,
maman Sabine avait peur.
Sanra aimait sa mère, mais aussi Marise, et il ne comprenait pas pourquoi
maman sabine désirait le voir loin de cette fille.
Sur le plafond de sa chambre, une date encore, qu'il avait entourée sans préciser d’inscription, c’était un secret : son mariage avec celle
qui avait été pour lui l’amie idéale, durant toutes ces
années difficiles, et qui pensait-il serait la compagne parfaite.
Sanra savait qu'il ignorait tout des femmes, l’aimait il vraiment Marise, amoureusement?
Il
ne le savait et pour cela il n’allait pas se disputer avec sa mère ; Mais il lui était difficile d’accepter ses petits conseils sournois qui
tentaient de le tenir loin de son amie d’enfance qu'il appelait affectueusement sa seconde mère.
En effet, Marise l’avait toujours soutenu, moralement et aussi
par des petits dons en espèces quand à chaque rentrée scolaire, il manquait de fournitures ; Si sa mère l'avait un jour su, elle mourrait de honte.
« Tu as vu les biens de sa famille ?
Elle ira certainement en Europe poursuivre
ses études et elle va t’oublier, crois moi mon fils, ne perds pas tes
heures d’études pour elle mon fils s’il te plait, ton père et moi comptons sur
toi, je te sais très intelligent comprends moi » lui disait maman Sabine. Mais
ce que maman Sabine oubliait, c'est que Sanra n'était pas seulement
intelligent, il était un petit surdoué.
...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire